Les récentes résolutions des Nations Unies, portées par la France, condamnant le Rwanda pour son implication dans les conflits à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) sont, sans aucun doute, un pas dans la bonne direction. Elles exigent le retrait immédiat et sans condition des troupes rwandaises du territoire congolais et la cessation du soutien aux groupes armés, notamment le M23. Ces résolutions réaffirment la souveraineté de la RDC et appellent à une paix durable dans la région. Mais, en tant que Congolais et observateur attentif de la situation, je me pose une question : **ces déclarations solennelles suffiront-elles à changer la réalité sur le terrain ?**
Le peuple congolais, lui, n’a plus le luxe de se contenter de mots. Depuis des décennies, il endure les conséquences dévastatrices de conflits armés, de l’exploitation illégale de ses ressources et de l’indifférence de la communauté internationale. Les résolutions, aussi bien intentionnées soient-elles, ne nourrissent pas les familles déplacées, ne soignent pas les blessés, ne ramènent pas à la vie les victimes de ces guerres interminables. Ce dont le Congo a besoin, ce sont des **actions concrètes**, pas des promesses faites dans des salles climatisées, loin des cris de détresse de nos populations.
Des résolutions symboliques, mais insuffisantes
Les résolutions des Nations Unies sont certes un signal fort. Elles reconnaissent enfin, officiellement, l’implication du Rwanda dans la déstabilisation de l’est de la RDC. Elles soulignent l’importance de la souveraineté congolaise et appellent à une cessation des hostilités. Mais, comme souvent avec les institutions internationales, le diable se cache dans les détails : **qui va s’assurer que ces résolutions sont appliquées ?** Qui va surveiller le retrait effectif des troupes rwandaises ? Qui va garantir que le soutien aux groupes armés cesse réellement ?
L’histoire récente nous a montré que les résolutions onusiennes, sans mécanismes de suivi et de sanction efficaces, restent trop souvent lettre morte. Le peuple congolais a déjà vu trop de déclarations, trop de promesses non tenues. Il ne peut plus se permettre d’attendre que les grandes puissances se décident à agir. **Le temps des mots est révolu ; place aux actes.**
Le Congo a besoin d’actions concrètes
Ce dont la RDC a besoin, c’est d’une **mobilisation internationale réelle et tangible**. Les résolutions doivent être accompagnées de mesures concrètes :
1. **Un mécanisme de surveillance indépendant** pour s’assurer du retrait des troupes rwandaises et de la fin du soutien aux groupes armés.
2. **Des sanctions ciblées** contre les responsables rwandais et les groupes armés impliqués dans la déstabilisation de la RDC.
3. **Un soutien accru aux forces de sécurité congolaises** pour qu’elles puissent protéger efficacement leur territoire et leur population.
4. **Une pression diplomatique accrue** sur le Rwanda pour qu’il respecte enfin les frontières et la souveraineté de son voisin.
Mais surtout, la communauté internationale doit comprendre que la paix en RDC ne se fera pas sans justice. Les crimes commis contre le peuple congolais doivent être jugés, et les responsables doivent rendre des comptes. Sans justice, il ne peut y avoir de réconciliation ni de paix durable.
Le peuple congolais mérite mieux
Le peuple congolais est fatigué. Fatigué des guerres, fatigué des promesses non tenues, fatigué de voir son pays pillé et sa population massacrée dans l’indifférence générale. Il mérite mieux que des résolutions symboliques et des déclarations de bonnes intentions. Il mérite une paix réelle, une sécurité durable et un avenir prospère.
Les Congolais ne demandent pas la charité ; ils demandent la justice. Ils ne demandent pas des mots ; ils demandent des actions. Ils ne demandent pas des promesses ; ils demandent des résultats. **Il est temps que la communauté internationale passe des paroles aux actes.**
Conclusion : L’heure est à l’action
Les résolutions des Nations Unies sont un début, mais elles ne suffisent pas. Le peuple congolais a besoin de voir des changements concrets sur le terrain. Il a besoin de voir les troupes rwandaises quitter son territoire, les groupes armés désarmés, et les responsables de ces conflits traduits en justice. Il a besoin de voir la communauté internationale s’engager réellement pour la paix et la stabilité en RDC.
En tant que citoyen du monde, je lance un appel solennel à la communauté internationale : **ne laissez pas ces résolutions devenir un autre vœu pieux.** Le peuple congolais a déjà trop souffert. Il est temps d’agir, et d’agir maintenant. Car, comme le dit si bien un proverbe congolais : **« Les paroles ne remplissent pas le grenier. »**
**Christian Mayombe Mitsu**
Économiste, Analyste politique et libre penseur