La haute cour militaire a rendu son jugement au degré d’appel, jeudi, dans le procès impliquant Corneille Naanga et ses lieutenants. Si l’ancien président de la CENI, fondateur de la rébellion AFC est libre comme le vent, menant des opérations militaires dans le Nord-Kivu, certains de ses collaborateurs ont été interpellés et transférés à Kinshasa. Ces derniers ont donc été jugés et condamnés à la peine capitale pour haute trahison et participation à un mouvement insurrectionnel. La même peine s’applique à Corneille Naanga, devenu allier du M23, dans ce qu’il qualifie « de lutte pour la libération du pays ».
Naanga le traître imbattable ?
En novembre 2023, Corneille Naanga apparaissait, à la surprise générale, aux côtés de Bertrand Bisimwa, à Nairobi pour annoncer la création d’un mouvement politico-rebelle appelé « Alliance Fleuve Congo, AFC ». Opposé au régime Tshisekedi, Naanga s’évertuait en rebelle, détournant toute voie démocratique, pour réclamer ses droits, ou mieux pour faire entendre ses frustrations, lui qui aurait été exproprié de son carré minier dans sa province d’origine.
Un rebelle est né, un traître de la République est créé par la main de Paul Kagame. Voilà une année après que Naanga est toujours en liberté, recherché mais jamais arrêté. Lui et sa milice occupent des villages et localités du Nord-Kivu, au prix du sang innocent. À quand la fin de cette blague ? Les autorités congolaises engagent une guerre contre le Rwanda sur tous les fronts, mais incapables en interne de démystifier Naanga, un civil improvisé militaire. Pourquoi n’est-il pas arrêté alors que presque tout le monde à Kinshasa sait où le trouver ?
Constant Mutamba pour débusquer ce rebelle de circonstance ?
Dans la foulée du jugement prononcé hier jeudi, par la haute cour militaire, contre Corneille Naanga et ses acolytes, Constant Mutamba n’a pas manqué de commentaire à faire sur le sujet. Le ministre de la justice s’est exprimé devant les journalistes pour confirmer qu’un mandat d’arrêt international sera émis contre Corneille Naanga, tandis que ce dernier est désormais voué à la peine de mort. Pourquoi un mandat d’arrêt international pour quelqu’un qui circule librement sur le territoire congolais ? C’est la question, mais pas la principale. Comment mettre la main sur lui afin que soit exécutée cette peine ? Mutamba n’a pas la recette, ni les autorités congolaises qui n’ont d’yeux que pour le Rwanda et Kagame. Pourtant, pour faire sentir la force de l’État, il n’est pas exclu de foudroyer tous ces traîtres internes, qui servent de béquilles à la politique sauvage et meurtrière de Paul Kagame. Capturer et exécuter Naanga, Makenga, autre Bisimwa sera un signal clair envoyé à Kigali, qui se gardera de trouver de taupes au pays qui serviront à ses intérêts.
Bonaventure Isaac Parker