Seize personnes, dont neuf soldats, ont été jugées lundi en République démocratique du Congo, accusées d’avoir vendu des armes à une milice dans le nord-est agité du pays.
Des armes de l’armée sont soupçonnées d’être tombées entre les mains d’un groupe notoire appelé CODECO, accusé de massacres ethniques dans la province de l’Ituri, dans le nord-est du pays.
Les armes auraient été utilisées lors d’attaques contre des villages et des camps de personnes déplacées.
Lors d’un raid, plus de 60 personnes à Plaine Savo dans le territoire de Djubu ont été massacrées le 1er février, a déclaré le procureur militaire Joseph Makelele au tribunal.
Le premier jour des débats devant un tribunal militaire de l’Ituri a permis d’identifier les prévenus et les armes qui avaient été saisies, à savoir un fusil d’assaut AK47 et des centaines de cartouches.
Les neuf militaires poursuivis comprennent un lieutenant-colonel et trois majors.
Parmi les coaccusés civils figurent quatre femmes, dont l’une a été arrêtée le mois dernier en possession de munitions qu’elle aurait amenées à la milice CODECO dans la région de Kobu.
Outre la vente illégale d’armes, les accusés sont accusés de crimes de guerre, de participation à un mouvement insurrectionnel et d’association avec des criminels.
La CODECO, nom de la Coopérative pour le développement du Congo, est une secte politico-religieuse qui prétend représenter les intérêts de l’ethnie Lendu.
Les communautés Lendu et Hema ont une querelle de longue date qui a fait des milliers de morts entre 1999 et 2003 avant l’intervention d’une force européenne de maintien de la paix.
La violence a ensuite repris en 2017, imputée à l’émergence du CODECO.
Ses attaques ont fait des centaines de morts et poussé plus de 1,5 million de personnes à fuir leur foyer.
L’Ituri et la province voisine du Nord-Kivu sont en « état de siège » depuis mai de l’année dernière. L’armée et la police ont remplacé les hauts fonctionnaires dans le but d’endiguer les attaques des groupes armés.