La République démocratique du Congo est l’un des pays les plus pauvres du monde. La Suisse lui apporte chaque année une aide au développement de plusieurs millions de francs. Mais au WEF, la délégation de six membres gaspille beaucoup d’argent.
La communauté internationale fournit au Congo une aide au développement de plus de trois milliards de francs par an. L’année dernière, la Suisse a également versé plus de 40 millions de francs pour soutenir la région. Au vu de la crise humanitaire actuelle, le gouvernement suisse vient d’approuver cette semaine une aide d’urgence supplémentaire de trois millions de francs.
Il y a trois semaines, le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, s’est emparé de Goma, la plus grande ville de l’est du pays. Selon les estimations de l’ONU, environ 3 000 personnes ont été tuées. Aujourd’hui, la milice M23 s’est apparemment emparée d’une autre capitale provinciale dans l’est de la République démocratique du Congo, à la frontière avec le Rwanda. La région est riche en matières premières telles que le coltan, essentiel à l’industrie électronique.
Depuis l’attaque du M23, la situation humanitaire dans la province du Nord-Kivu s’est massivement détériorée, selon le Département fédéral suisse des affaires étrangères (DFAE). 500 000 personnes ont été déplacées en plus des 700 000 déjà présentes dans et autour de la ville de Goma. Selon le DFAE, 6,7 millions de personnes ont été déplacées dans l’ensemble du pays.
L’un des pays les plus corrompus au monde
Ce pays en crise est sous le régime autoritaire du président Félix Tshisekedi et est déchiré par des luttes de pouvoir permanentes. Le conflit dans l’est du Congo couve depuis 1996 et le Congo est classé 180e sur 193 pays selon l’indice de développement humain des Nations unies. Selon l’indice de corruption de l’organisation internationale Transparency, le Congo est l’un des 30 pays les plus corrompus sur les 180 répertoriés.
Le président Tshisekedi fait actuellement campagne pour le soutien de son pays à la Conférence de Munich sur la sécurité. Au WEF de Davos, fin janvier, il a célébré l’agrandissement du parc national congolais en tant que membre d’une délégation de Tshisekedi – et s’est bien amusé.
Selon le journal « Weltwoche », ils ont choisi l’élégant hôtel cinq étoiles Quellenhof à Bad Ragaz SG comme lieu d’hébergement. Les politiciens de la République démocratique du Congo ont payé un total de 400 000 francs suisses pour les six nuits qu’ils ont réservées – du 18 au 24 janvier 2025. L’hôtel a confirmé au Blick la réservation de « plusieurs dizaines de chambres ».
Comment ces dépenses effarantes pour le seul hébergement peuvent-elles s’inscrire dans le cadre de l’acceptation de milliards de francs au titre de l’aide au développement ? L’ambassade du Congo n’a pas fait de commentaire à ce sujet.
L’aide suisse au développement n’est pas versée au gouvernement
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) déclare que « divers instruments sont utilisés pour contrôler l’utilisation correcte des fonds transférés ». Cependant, l’argent destiné à la coopération au développement et à l’aide humanitaire ne va pas directement au gouvernement ou aux organisations gouvernementales. « La Suisse travaille directement avec des ONG locales et internationales ainsi qu’avec le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) et le Programme alimentaire mondial de l’ONU », explique le DFAE.
Les trois millions de l’actuel programme d’aide d’urgence seront également utilisés à cette fin. Selon le DFAE, ces fonds serviront de soutien supplémentaire à la Croix-Rouge et aux autres partenaires humanitaires sur le terrain, déjà actifs dans les domaines de la santé, de la protection de la population civile et de l’aide d’urgence aux personnes déplacées.
Redaction, Bluewin