À Tshikapa, dans la province du Kasaï, la gratuité de l’enseignement primaire annoncée peine à se concrétiser. Des enfants, âgés de 6 à 16 ans, sont contraints de quitter les bancs de l’école pour se joindre à leurs parents dans des travaux éreintants au sein de la carrière de Braza.
Ces jeunes, en plein âge scolaire, s’échinent à casser des pierres et à transporter sable et briques, une activité localement désignée par le terme « kashola ». Les filles, même mineures, ne sont pas épargnées par cette réalité laborieuse. En travaillant dans ces conditions précaires, elles s’exposent à des risques accrus de violences sexuelles, d’infections et de grossesses précoces.
Anaclet Kena, un garçon de 11 ans, incarne la dure réalité de ces enfants exploités dès leur plus tendre enfance. Sa famille entière se démène dans cette carrière pour subvenir aux frais scolaires, malgré les dangers et les accidents qui peuvent survenir, comme en témoigne la blessure de sa mère, victime d’un coup de marteau.
En 2020, la Commission Nationale des Droits de l’Homme du Kasaï a mené une enquête sur place. Toutefois, les résultats de cette étude n’ont pas encore mené à des mesures concrètes pour éradiquer l’exploitation de ces enfants.