Le constructeur français se fournirait auprès de mines où travailleraient des enfants, explique un rapport de l’ONG qui analyse l’approvisionnement d’une trentaine de grandes firmes. Cette publicité ne fait guère sourire Renault. Le constructeur automobile français se fait épingler par Amnesty International pour défaut de vigilance sur sa chaîne d’approvisionnement en cobalt, ce minerai étant un composant essentiel des batteries au lithium de ses véhicules.
Dans un rapport publié mercredi 15 novembre, l’organisation internationale de défense des droits humains, basée à Londres, dénonce les multinationales qui ne feraient pas le nécessaire pour s’assurer que le cobalt en provenance de la République démocratique du Congo (RDC) – ce pays fournit 50 % de la ressource de la planète – n’a pas été extrait dans des mines où travaillent des enfants.
« Nos premières enquêtes ont montré que le cobalt extrait des mines par des enfants et des adultes dans des conditions épouvantables en RDC est utilisé dans les chaînes d’approvisionnement de certaines des entreprises les plus connues au niveau mondial », explique Seema Joshi, spécialiste à Amnesty International de la responsabilité des entreprises en matières de droits humains.
Vingt-neuf sociétés ont ainsi été contactées et sommées de fournir des explications sur le contrôle de leurs chaînes d’approvisionnement, ainsi que sur leur connaissance de ce risque en particulier de faire travailler des enfants. Dans un premier rapport de janvier 2016, Amnesty International avait ciblé essentiellement les entreprises de la téléphonie et de l’informatique. Pour cette édition, outre Apple, Dell, HP ou encore Microsoft, des géants de l’automobile ont aussi été sollicités, tels Renault, BMW, Fiat-Chrysler, Tesla…
Cinq questions ont été posées à ces multinationales, sur les mesures prises « pour atténuer les risques en matière de droits humains », sur la mise en place de politiques permettant de détecter ces risques. « L’entreprise a-t-elle enquêté sur ses filières d’approvisionnement la liant à la RDC et à Huayou Cobalt [société chinoise de transformation du cobalt dont les produits se retrouvent dans les batteries destinées aux produits électroniques et véhicules électriques] ? », demande aussi l’ONG.