Afin de mieux clôturer le mois de la femme, la presse s’est intéressée à l’honorable Nelly MUINGA TULELA, députée nationale élue de Songololo, dans le Kongo-Central, sous le thème : « L’apport de la femme dans la gestion des institutions du pays pour un avenir meilleur. »
Q/ Qui est l’Honorable Nelly MUINGA? et quel est son parcours sociopolitique ?
R/ Merci beaucoup de votre invitation chère journaliste !
Je suis Nelly MUINGA TULELA, fille de MUINGA FOFOLO DISIKILA Samuel (+) et de SIKILA NZUZI Sisca, Mariée et mère d’une famille nombreuse. Je suis en outre Avocate régulièrement inscrite au tableau du Barreau près la Cour d’appel du Kongo-Central, où je preste de façon ininterrompue depuis 11 ans. Aujourd’hui, députée nationale élue de la circonscription de Songololo, au Kongo Central. Pour la fierté et l’honneur de la femme, il sied, tout de même, de souligner que je suis la seule femme élue députée nationale du Kongo Central.
De ce qui précède, vous conviendrez avec moi, que de façon succincte et précise, j’ai brossé le tableau de mon parcours socioprofessionnel et politique. Pour boucler ce point introductif, il convient de rappeler que l’Honorable Nelly MUINGA fut une grande actrice de la société civile et, c’est pourquoi, vous constaterez que je reste attachée aux problèmes de notre peuple de qui, pour qui et au profit de qui je suis appelée députée nationale.
Q/ Sur le plan scientifique et politique, existe-t-il une différence entre l’homme et la femme ?
R/ Peut-être que je vais vous décevoir (…), Car ma conception sur la question est hors du commun (toute autre). Monsieur le journaliste, connaissez-vous le sexe de la science ? Sa couleur et sa taille ? La science et la politique sont des disciplines humaines qui s’intéressent à tous les genres. Bref, Il n’y pas de différence. Les limites de l’homme ne sont que dans son intelligence (dans son mental). La femme est appelée à faire une révolution mentale afin de comprendre qu’elle n’est pas moins homme que l’homme. La femme et l’homme sont tous des hommes à la seule différence de sexe. Pour finir, Madame le journaliste, n’aviez-vous jamais connu, même dans votre métier, des femmes qui soient autant ou même plus intelligentes que les hommes ? Ce que l’homme peut accomplir, la femme le peut aussi ; il suffit qu’il y ait motivation et détermination.
Q/ Pourquoi les femmes congolaises ne font pas plus confiance à la gestion et à la politique féminine ? Car, aux élections les femmes soutiennent beaucoup plus les hommes.
R/ Non, ce n’est pas vrai. Comme pour les hommes, les femmes font aussi confiance aux femmes. Comment je suis élue députée nationale ? Les hommes et les femmes m’ont fait pleinement confiance. Toutefois, comme je venais d’en souligné précédemment, il faut que la femme fasse une révolution mentale pour commencer effectivement à compétir, non de façon sporadique, avec les hommes. En politique, il n’y a pas de cadeau. C’est la compétitivité. Donc, les femmes doivent s’intéresser à la politique et accepter de compétir au milieu des hommes afin d’influencer et faire accepter et asseoir le leadership féminin. Autant que la femme gère bien la structure familiale qui est la cellule de base de toute société, autant qu’elle reste capable de très bien gérer la société dans toutes ses dimensions. En dépit de sa présence numériquement réduite, la femme est déjà représentée dans toutes les institutions de la République, travaillant à la grande satisfaction de notre communauté. Seulement, le nombre de femmes est encore très faible ; nous devons travailler pour que cela augmente dans les institutions et ce, par LA COMPÉTITIVITÉ. Malheureusement, notre éducation traditionnelle que nous avons depuis l’enfance nous rappelle constamment que la fille congolaise est éduquée dans nos villages comme mère, et elle doit travailler juste pour avoir des moyens de petite survie. Voir une femme faire et agir comme les hommes serait un manque de respect ou carrément d’une usurpation de fonction sociale ; on arrive même à traiter une telle femme d’orgueilleuse voire de vantarde, d’insoumise. Du coup, elle peut être victime de diabolisation, de dénigrement, en rappelant qu’étant femme, elle ne fera rien.
Q/ La présence de la femme dans les institutions principales du pays est moindre que celle de l’homme, qu’est-ce qui est à la base ?
R/ Je venais de le relever tantôt : c’est le manque de COMPÉTITIVITÉ de la part de la femme. La parité homme-femme au sein des institutions ne doit pas être confondue à un visa pour le favoritisme à l’endroit de la femme. Il faut que la femme travaille et apprenne à compétir avec les hommes. Ce n’est que de cette manière que nous saurons lier l’utile à l’agréable.
Q/ Le thème retenu pour le mois de mars 2021 est « Le leadership féminin d’excellence, société égalitaire et numérique à l’ère de la Covid-19 ». Quid du leadership féminin congolais et de la parité homme-femme ?
R/ Quoiqu’il en reste encore beaucoup à faire, mais il faut dire que la femme congolaise se bat quand-même. Sur le leadership féminin, continuons à travailler avec les femmes et nous y arriverons certainement. Le leadership ne se décrétant pas, la femme doit comprendre, comme je l’ai dit tantôt, que la parité homme-femme souhaitée n’est pas un visa pour le favoritisme à son égard. Nous devons continuer et continuer encore à compétir avec les hommes afin d’influencer positivement notre société. Il n’y a pas de solution magique chèr journaliste.
Q/ Le Gouvernement SAMA LUKONDE arrive bientôt ; vous attendez voir une présence équilibrée homme-femme dans cette équipe pour le social et la sécurité … de la RDC ?
R/ Bien entendu ! C’est ça mon souhait et le souhait du peuple congolais. Je crois que c’est aussi ça le vœu du Premier ministre, Chef du Gouvernement, et c’est légitime parce que ça s’inscrit exactement dans la vision du Président de la République, Chef de l’État.
Q/ Est-ce que la femme politique congolaise est capable de mieux faire là où l’homme n’a pas réussi ?
R/ Pourquoi vous semblez avoir l’impression que la femme est un sous-homme ? La femme est aussi homme autant que l’homme l’est. À ce titre, la femme peut remédier aux lacunes de l’homme. Toutefois, je ne suis d’accord que vous ayez l’impression que la femme doit revendiquer la rupture de la gestion masculine ; non ! La femme a plus de sens lorsqu’elle est bien accompagnée par l’homme (et vice-versa, d’ailleurs). La femme et l’homme sont appelés à travailler ensemble pour l’épanouissement de notre pays, de l’Afrique et le reste du monde. Néanmoins, à mon humble avis, avec l’expérience que la femme vient d’acquérir au fil des ans relativement à la grande crise qui frappe notre pays dans la gestion des ménages, je crois qu’il est grand temps pour la RDC d’essayer avec la femme.
Q/ Un adage français dit : « éduquer une femme c’est éduquer toute une nation » ; quelle stratégie à mettre en place pour l’encadrement de la femme et de la jeune fille ?
R/ Justement. La femme, quel que soit son âge, a vocation à devenir maman. Ne pas prendre soin de la femme, c’est détruire toute la nation. Tout en souhaitant que l’État Congolais s’occupe suffisamment de l’éducation de la femme pour son épanouissement, avec mes maigres moyens, la Fondation Nelly Muinga que je patronne en fait déjà son cheval de bataille : je travaille sérieusement sur la lutte contre la pauvreté et sur l’autonomisation de la femme. Pour ce faire, je ne partage pas l’argent à ceux qui font le “djalelo”, scandant des slogans et chantant à ma gloire, mais je donne le fonds de commerce aux femmes rurales et ce, dans le seul but de les voir entreprendre et devenir autonome. Ce n’est que de cette manière que votre adage français va mieux s’accommoder pour la meilleure et parfaite construction de notre nation. C’est tout !
Q/ Quels sont les projets d’avenir de l’Honorable Nelly MUINGA ? Pense-t-elle être ministre ou diriger une grande institution de ce pays un jour ?
R/ Étant élue du peuple, mon vœu le plus ardent reste celui de voir les gouvernants changer les conditions de vie des gouvernés. Quant à la question de savoir si je pense être ministre ou diriger une grande institution de ce pays, écoutez : Donnons le temps au temps. Tous azimuts, ma gnaque n’est et ne demeure rien d’autre que la recherche de l’intérêt général, l’intérêt du peuple Congolais, tant mieux si ça peut être au sein d’une équipe gouvernementale.
Gilbert N.
