Le procès de Bukanga Lonzo a suscité un fort intérêt médiatique en République démocratique du Congo ces dernières semaines, en raison de son retentissement politique et économique. C’est dans ce contexte que la Cour constitutionnelle se prononce enfin ce mardi 20 mai sur l’affaire emblématique du fiasco agro-industriel de Bukanga Lonzo, qui a fait couler beaucoup d’encre depuis son lancement en 2014.
Les journaux congolais ne manquent pas de souligner les enjeux de ce verdict très attendu, alors que le ministère public a déjà requis 20 ans de travaux forcés contre trois personnalités de premier plan : l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, l’ex-gouverneur de la Banque centrale Déogratias Mutombo et l’homme d’affaires sud-africain, Christophe Grobler.
Pour Matata, qui est également actuel député national, la prison semble être inévitable selon le tri hebdomadaire. Mais ce procès ne fait pas l’unanimité en RDC.
En effet, l’organisation BILAN a exprimé ses inquiétudes dans une correspondance adressée au président de la Cour constitutionnelle, dénonçant un acharnement politique manifeste contre Augustin Matata Ponyo.
Elle dénonce également une procédure sélective et menée dans un climat de suspicion politique. Cette affaire met en lumière le dysfonctionnement du système judiciaire congolais et l’injustice dont sont victimes de nombreux citoyens.
Le parc agro-pastoral de Bukanga Lonzo, dont la construction a coûté plus de 230 millions de dollars, n’a jamais donné les résultats escomptés, suscitant la colère et l’indignation de la population.
Ce procès est donc l’occasion pour la justice congolaise de faire preuve de transparence et de montrer sa détermination à lutter contre la corruption et le pillage des ressources publiques. Le verdict très attendu dans cette affaire sera un signal fort pour la lutte contre l’impunité en RDC. Il est également important pour la crédibilité du système judiciaire et pour la confiance des citoyens envers leurs institutions.
En parallèle, la convocation de l’ancien président Joseph Kabila au Sénat pour une audition sur des faits présumés de détournement de fonds publics montre que la lutte contre la corruption ne concerne pas seulement les personnalités de premier plan, mais doit être menée à tous les niveaux de la société. En attendant le verdict de la Cour constitutionnelle, la population congolaise attend avec impatience une décision juste et équitable pour que justice soit rendue dans cette affaire de grande envergure.
Ce procès est également l’occasion pour les autorités congolaises de montrer leur volonté à lutter contre la corruption et à travailler pour le bien-être de la population.
Givenchy Mayamba