Les ministres de l’Environnement d’une cinquantaine de pays se réuniront lundi en République démocratique du Congo pour un sommet sur le climat « pré-COP27 », les pays riches étant susceptibles de subir des pressions pour augmenter les dépenses de lutte contre le changement climatique.
Les pourparlers dans la capitale de la RDC, Kinshasa, sont informels mais destinés à permettre à divers pays et groupes écologistes de faire le point sur les positions politiques avant la COP27 – le rassemblement des Nations Unies sur le climat des dirigeants mondiaux en Égypte le mois prochain.
Une cérémonie d’ouverture aura lieu dans le bâtiment du parlement congolais à Kinshasa, suivie de discussions sur l’atténuation du changement climatique et le financement des pays déjà touchés par le réchauffement climatique et les phénomènes météorologiques violents.
Des délégués d’environ 50 pays sont attendus aux pourparlers, dont l’envoyé américain pour le climat John Kerry.
« L’accent sera certainement mis sur le soutien des pays industrialisés aux pays du sud », a récemment déclaré à l’AFP un diplomate occidental.
#photo1Le dernier sommet de l’ONU sur le climat, la COP26 à Glasgow en novembre 2021, a réaffirmé l’objectif – convenu à Paris en 2015 – de limiter l’augmentation de la température moyenne de la Terre bien en dessous de 2,0 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter il à 1.5C.
Cet objectif est peut-être déjà hors de portée car la température de la Terre est déjà supérieure de 1,2 °C à ce qu’elle était avant la révolution industrielle du XIXe siècle.
Les pays les plus pauvres avaient fait pression à Glasgow pour un mécanisme financier pour faire face aux pertes et aux dommages causés par le changement climatique.
Mais les pays les plus riches – les plus gros pollueurs – ont rejeté l’appel et les participants ont convenu à la place d’entamer un « dialogue » sur la compensation financière des dommages.
Justice climatique
L’Égypte, qui accueille la COP27, a fait de la mise en œuvre de l’engagement de réduire le réchauffement climatique la priorité du sommet de novembre.
#photo2Les pays les plus pauvres sont à nouveau susceptibles de rappeler à leurs homologues les plus riches la nécessité d’augmenter leur soutien financier.
Ces derniers n’ont jusqu’à présent pas tenu leur promesse de fournir 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à limiter le changement climatique.
Les demandes de justice climatique étaient au centre d’une manifestation à Kinshasa le mois dernier, où de jeunes militants congolais ont scandé des slogans et exigé que les dirigeants mondiaux agissent rapidement plutôt que de répéter de vieilles promesses.
Le gouvernement congolais devrait également faire comprendre qu’il a besoin de financement pour protéger ses vastes forêts tropicales, qui agissent comme un puits de carbone.
Environ 30 milliards de tonnes de carbone sont stockées dans le bassin du Congo, ont estimé des chercheurs dans une étude pour Nature en 2016. Ce chiffre équivaut à peu près à trois ans d’émissions mondiales.
#photo3Cependant, la nation centrafricaine a lancé en juillet une vente aux enchères pour 30 blocs pétroliers et gaziers, ignorant les avertissements des écologistes selon lesquels leur exploitation pourrait nuire aux écosystèmes et libérer de grandes quantités de gaz piégeant la chaleur.
L’un des pays les plus pauvres du monde, la RDC affirme que le forage pétrolier et gazier pourrait aider à diversifier son économie et profiter au peuple congolais.