La République démocratique du Congo a émis un mandat d’arrêt contre un général de l’armée sous le gouvernement de l’ancien président, Joseph Kabila, qui aurait fui au Zimbabwe.
Les procureurs de Kinshasa veulent que le général John Numbi soit extradé pour qu’il soit traduit en justice pour son rôle présumé dans le meurtre d’un militant des droits humains de haut niveau en juin 2010.
Les procureurs de Kinshasa ont déclaré avoir ouvert une enquête sur le général sur le meurtre très médiatisé de Floribert Chebeya.
Le général Numbi était l’inspecteur général de la police nationale congolaise au moment du meurtre de l’activiste.
Il a été nommé en 2018 inspecteur général des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Le général Numbi est soupçonné d’avoir orchestré le meurtre de Chebeya, dont le corps a été retrouvé dans sa voiture à la périphérie de la capitale Kinshasa.
La veille du meurtre, Chebeya, le chef du groupe Voice for the Voiceless, avait été appelé à un poste de police, soi-disant pour rencontrer le général Numbi.
Cinq policiers ont déjà été condamnés pour le meurtre, dont trois par contumace.
Deux policiers, qui vivent maintenant en exil en Afrique de l’Est, ont déclaré avoir participé au meurtre de Chebeya et ont affirmé que le général Numbi leur avait ordonné d’éliminer le militant des droits humains.
Le général Numbi, suspendu peu de temps après le meurtre de Chebeya, a été placé sous sanctions américaines et européennes en 2016, pour une répression policière des manifestations dans la région du Bas Congo.
Il a été écarté des FARDC en juillet de l’année dernière lors d’un remaniement majeur par le président Félix Tshisekedi après qu’il aurait refusé de quitter sa base au Katanga, son bastion, où il se sentait beaucoup plus en sécurité qu’à Kinshasa.
Le général aurait exercé une forte influence sur les groupes militaires et de jeunes dans la région riche en minéraux.
Les détails de la RDC suggèrent également qu’environ 1 800 soldats ont été déployés au Katanga, où il vivait dans une ferme à Lubumbashi après avoir perdu son poste militaire en juillet dernier.
Selon plusieurs sources, le général Numbi s’est enfui au Zimbabwe bien que les autorités de Harare disent ne pas être au courant de sa présence dans ce pays d’Afrique australe.
Le président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice, Georges Kapiamba, a déclaré que le général Numbi, un homme autrefois redouté, s’était enfui au Zimbabwe il y a deux semaines.
Son agent de sécurité, Lunda wa Ngoie, a été arrêté.
«Le général Numbi s’est enfui, sachant que la justice allait lui mettre la main», a déclaré Kapiamba.
Le militant des droits humains tué a été à un moment donné salué par les Nations Unies comme «un défenseur des droits humains» et sa mort a conduit à des appels à une enquête de la part de plus de 50 organisations, dont Amnesty International et Human Rights Watch, un certain nombre de pays et plusieurs hauts fonctionnaires de l’ONU, dont le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Tout au long de sa vie, Chebeya a dénoncé plusieurs gouvernements dont le dictateur Mobutu Sese Seko, son successeur Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila.
La fuite signalée du général coïncide avec la mystérieuse arrestation en RDC d’Alexandre Zingman, homme d’affaires et consul honoraire du Zimbabwe en Biélorussie.
Zingman a été arrêté mercredi par la police congolaise à Lubumbashi après une rencontre avec Kabila.
Une source proche de l’administration de Tshisekedi a été citée confirmant l’arrestation de Zingman, disant qu’après avoir rencontré Kabila, Zingman s’est envolé de Kinshasa à Lubumbashi, où il a été interrogé par la police à propos de ses affaires en RDC. La source a déclaré qu’il ne pouvait pas expliquer ce qu’il faisait en RDC.
Une société liée à Zingman, AF TRADE MMCC en Biélorussie, s’est déclarée préoccupée par son sort en déclarant: «Nous sommes extrêmement préoccupés par le bien-être d’Alexandre Zingman, Oleg Vodchits et Paolo Persico qui ont été détenus le jeudi 18 mars à Lubumbashi, démocrate. République du Congo. Malgré de nombreuses tentatives de la famille, d’AF TRADE ainsi que des consulats américains et zimbabwéens se renseignant sur leur bien-être, il n’y a eu aucun signe de vie depuis plus de trois jours. Aucun mandat d’arrêt ni motif de leur arrestation n’a été fourni non plus. »
La déclaration a ajouté; «Compte tenu de l’instabilité et de l’insécurité dans le pays [l’ambassadeur d’Italie en RDC, Luca Attanasio, a été tué fin février après que sa voiture a été attaquée alors qu’il voyageait dans un convoi de l’ONU dans l’est du pays], nous exhortons la communauté internationale à exiger la libération immédiate de ces trois hommes d’affaires. »
Zingman possède la double nationalité américaine et biélorusse. – Temps de travail