Alors que le Sénat de la République démocratique du Congo entame ce jeudi l’examen de la demande de levée de l’immunité de l’ancien président Joseph Kabila, l’opposant Moïse Katumbi a tenu à exprimer sa position sur cette démarche controversée.
Contacté par nos confrères, le président du parti Ensemble a vivement critiqué cette tentative de contourner les dispositions légales en vigueur.
Pour Moïse Katumbi, cette démarche est « dangereuse et irresponsable » et risque de fragiliser davantage la cohésion nationale alors que le pays fait déjà face à de nombreux défis.
Il rappelle que la Constitution exige un vote du Congrès pour lever l’immunité parlementaire d’un ancien président, et que toute autre tentative est illégale.
« La tentative de lever les immunités parlementaires du président honoraire Joseph Kabila, au mépris des dispositions légales exigeant un vote du Congrès, constitue une démarche dangereuse et irresponsable. À un moment où la République démocratique du Congo fait face à des défis majeurs, notamment l’insécurité dans l’Est et les tensions sociales, cette initiative risque d’exacerber les divisions et de fragiliser davantage la cohésion nationale. Plutôt que de s’engager dans des manœuvres politiciennes, le pouvoir devrait privilégier le dialogue inclusif et la concertation avec toutes les forces vives de la nation, y compris l’ancien président de la république, pour consolider l’unité et la stabilité du pays. »
Le leader de l’opposition condamne également cette démarche comme étant motivée par des règlements de comptes plutôt que par l’intérêt général.
« Je condamne fermement cette volonté de contourner la loi pour des motifs manifestement guidés par des règlements de comptes que par l’intérêt général. La paix et la cohésion nationale, essentielles pour relever les défis actuels, ne peuvent être retrouvées par des actes qui sèment la discorde et torpillent les principes démocratiques. »
Selon Moïse Katumbi, la paix et la cohésion nationale, indispensables pour relever les défis actuels, ne peuvent être restaurées par des actes qui sèment la discorde et bafouent les principes démocratiques. C’est pourquoi, il exhorte le président Félix Tshisekedi à mettre fin à cette entreprise et à privilégier le dialogue avec son prédécesseur Joseph Kabila ainsi qu’avec toutes les parties prenantes.
Pour Moïse Katumbi, seule une concertation inclusive pourra consolider l’unité et la stabilité du pays, répondre aux aspirations de la population pour la paix et le développement.
Au-delà de la position de l’opposant, cette tentative de lever l’immunité de Joseph Kabila soulève des inquiétudes quant à ses conséquences sur la stabilité du pays.
Les tensions politiques sont encore palpables en RDC depuis la prise de fonction de Félix Tshisekedi en janvier 2019, dans un contexte de doutes concernant la légitimité de son élection.
Pour éviter toute escalade, certains experts appellent à un dialogue inclusif pour résoudre les différends politiques et renforcer la réconciliation nationale. Reste à savoir si cette voix de la société civile sera entendue et si le président Tshisekedi suivra les recommandations de son opposant Moïse Katumbi.
En attendant, l’examen de la demande de levée de l’immunité de Joseph Kabila par le Sénat s’annonce comme un moment clé de l’histoire politique récente de la RDC.
Givenchy Mayamba