La République démocratique du Congo a déclaré qu’elle vendrait aux enchères des droits de forage pétrolier dans plus de deux douzaines de zones, y compris une région de forêt tropicale qui, selon les groupes verts, devrait être protégée.
Vingt-sept blocs pour l’exploration pétrolière et trois pour le gaz seront mis aux enchères à partir du 28 juillet, a annoncé lundi soir le ministre des hydrocarbures, Didier Budimbu.
Sur les 27 blocs pétroliers, trois sont situés sur la côte du bassin du fleuve Congo et neuf dans l’immense région de forêt tropicale du « bassin central » à l’ouest du pays.
Les 15 autres se trouvent à l’est du pays, près des grands lacs Albert et Tanganyika.
Les trois blocs gaziers sont situés au lac Kivu, également à l’est.
Les militants écologistes ont protesté contre les projets de forage dans le bassin central.
La prospection pétrolière là-bas, qui comprendra la découpe d’immenses couloirs pour transporter du matériel, pourrait avoir un impact désastreux sur les espèces rares et libérer du carbone qui n’a pas été dérangé depuis des milliers d’années, disent-ils.
« Trois des blocs chevauchent les tourbières de la Cuvette Centrale, un hotspot de biodiversité contenant environ 30 gigatonnes de carbone, soit l’équivalent de trois ans d’émissions mondiales », a déclaré Greenpeace Afrique le mois dernier.
« Les forages pétroliers pourraient libérer les immenses stocks de carbone qu’ils stockent. »
Le gouvernement dit avoir donné son feu vert après la réalisation d’études d’impact sur l’environnement.
La vente aux enchères intervient après que le gouvernement a conclu un accord en février avec le magnat israélien Dan Gertler, lui payant deux milliards de dollars pour ses droits sur deux blocs au lac Albert.
En avril, il a annoncé qu’il irait de l’avant avec la vente aux enchères.
Redaction