Depuis l’avènement de Félix Tshisekedi au pouvoir, plusieurs voix ne cessent de dénoncer l’instauration d’un gouvernement parallèle à la présidentielle de la République. Certains conseillers du cinquième président congolais sont, à tort ou à raison, accusés de détournement des deniers publics alloués aux projets de grands travaux.
L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) a, dans l’un de ses rapports, indiqué que le programme de 100 jours et le projet Tshilejelu ont été gérés « par un gouvernement parallèle institué à la présidence de la République, dont le pilote est le directeur de cabinet du chef de l’Etat ».
D’autres conseillers du président Tshisekedi sont cités dans des négociations des contrats miniers de gré à gré, court-circuitant les membres du gouvernement. Selon l’ODEP, cette « situation a pour conséquence la course à l’enrichissement illicite, foulant aux pieds les dispositions constitutionnelles, qui ne reconnaissent pas à un conseiller le droit de poser des actes au nom du gouvernement ».
La sénatrice Francine Muyumba fulmine contre cette situation. « La RDC est devenue un pays des conseillers puissants et d’un gouvernement très faible. Des conseillers plongés dans des détournements scandaleux qui accentuent la colère du peuple congolais au moment où le sang de nos concitoyens continue à couler sauvagement à l’Est du pays », a-t-elle dénoncé.
« Malgré ce qu’on reproche au régime précédent, le pays n’a jamais connu des voleurs professionnels de l’argent public de ce niveau. Et en même temps, à Tshilenge il n’y a même pas un dispensaire, les femmes accouchent sur des nattes sans assistance médicale. Les pauvres congolais ! », tonne l’ancienne présidente de l’Union panafricaine de la jeunesse.
Le président du conseil d’administration de l’ODEP a aussi haussé le ton. « Quand nous parlons de scandales financiers, ce sont les collaborateurs du chef de l’État qui sont pointés du doigt. La Constitution donne le pouvoir au gouvernement de gérer le quotidien, mais c’est la présidence de la République qui gère. Ça n’a aucun sens », a condamné Florimond Muteba.
Africapress via congoactu