Deux personnes ont été tuées dans l’est de la République démocratique du Congo, mardi, lors de nouvelles manifestations contre l’échec de l’éradication d’un groupe armé notoire, a déclaré un responsable militaire.
Des manifestations ont éclaté à Beni et dans la ville de Butembo, à 50 kilomètres de là, a déclaré le procureur militaire Kumbu Ngoma au correspondant de l’AFP à Beni.
Le bilan de deux morts a été confirmé par un porte-parole de la MONUSCO à Kinshasa.
Quatre personnes sont mortes dans des manifestations lundi, selon les enquêteurs militaires.
La région est en proie depuis plus de deux décennies aux forces démocratiques alliées (ADF), une milice fantomatique qui a ses racines historiques parmi les islamistes ougandais opposés au président ougandais Yoweri Museveni.
Le 30 octobre, les forces armées congolaises ont annoncé qu’elles avaient lancé une offensive pour éliminer les groupes armés dans l’est de la RDC.
Depuis lors, des dizaines de civils ont été tués, ce qui, selon les commentateurs, constitue un avertissement de l’ADF de ne pas collaborer avec les autorités.
Après que huit autres civils ont été tués à Beni dimanche soir, des foules sont descendues dans les rues, fâchées par le fait que les autorités congolaises et l’ONU n’avaient pas réussi à réprimer l’ADF.
Ils ont mis le feu à l’hôtel de ville de Beni et ont pris d’assaut l’un des deux camps des Nations Unies, où ils ont incendié un bureau.
“Il y a eu quatre morts dans la journée”, a dit Ngoma lundi soir. “Dix civils ont été blessés et trois militaires congolais ont été blessés.”
Lors des incidents de mardi, un journaliste de l’AFP a vu le corps d’un jeune homme blessé à la tête, à environ 50 mètres du camp de l’ONU.
Des troupes de l’ONU malawiennes ont été déployées à la base, mais les forces de sécurité congolaises étaient également présentes dans la région, et il n’est pas clair comment le jeune homme a été tué.
Beni, en plus d’être en première ligne de la violence des milices, est aussi l’épicentre d’une épidémie d’Ebola qui a tué environ 2 200 personnes depuis août 2018.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré mardi qu’elle avait transféré 49 employés d’Ebola hors de Beni en raison de l’insécurité, et a averti de l’impact que cela aurait sur la lutte contre l’épidémie.
Soixante et onze employés clés resteront dans la ville pour essayer de poursuivre le travail.