La déroute à l’élection du Bureau au Sénat n’a manifestement pas tout pris à Modeste Bahati Lukwebo qui gonfle désormais ses muscles pour réclamer haut et fort la paternité de l’AFDC-A face à Néné Nkulu, couronnée, grâce au FCC, Ministre d’État et devenue redoutable adversaire de son ancien patron.
La bataille est féroce quoique le rapport de force soit pourtant clair. Avec un nombre consistant de députés, chefs de partis politiques et leaders d’opinion totalement acquis à sa cause, Néné Nkulu se taille, sous le nez de son concurrent, l’opinion majoritaire au sein de l’AFDC-A.
Réalité implacable mais foulée aux pieds par le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Gilbert Kankonde, qui vient de faire droit à Bahati Lukwebo, que plusieurs dans son entourage qualifient déjà de « roi sans terre ».
Voilà donc qu’après la tentative de sauvetage d’Atou Matoubuana, Gilbert Kankonde, encore lui, vient au secours du soldat esseulé Bahati Lukwebo, fragilisé depuis son éloignement du FCC. Faut-il y lire une fois de plus une carte politique jouée par CACH contre son partenaire de la coalition ?
Pour le juriste Alain Bokungu, toute décision prise contre la logique établie de la majorité porte en elle-même les germes de son autodestruction. Pour lui, Il faut s’attendre à un long bras de fer entre les deux fractions AFDC-A tout au long de la législature.
L’analyste politique Jean Pierre Djema estime que la stratège Néné Nkulu a jusqu’ici démontré sa capacité à convaincre et grossir les rangs de son mouvement.
Mieux, elle jouit de la bénédiction du FCC qui contrôle la majorité parlementaire. La Commission PAJ qui se penchera sur cette question, en tirera sans doute les conséquences.
A force de collectionner les échecs, l’intrépide Gilbert Kankonde ne risque-t-il pas de perdre gros avant même d’avoir pris l’envergure qu’il semble rechercher à tout prix ?