Le président Paul Kagame et son homologue congolais Félix Tshisekedi ont eu des conversations téléphoniques visant à sortir de l’impasse actuelle.
Cette évolution encourageante a été révélée par le président de l’Union africaine, le président sénégalais MackySall, le lundi 30 mai, lorsqu’il a tweeté en remerciant les deux dirigeants pour « nos conversations téléphoniques d’hier et d’aujourd’hui dans la recherche d’une solution pacifique au différend » entre les RD Congo et Rwanda.
Sall a noté qu’il encourageait le président angolais João Lourenço, qui est l’actuel président de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) « à poursuivre ses efforts de médiation dans cette direction ».
Je remercie les Pdts Tshisekedi et Kagame pour nos entretiens téléphoniques d’hier et aujourd’hui dans la quête d’une solution pacifique du différend entre la RDC et le Rwanda. J’encourage le Pdt Lourenço, Pdt de la CIGL à poursuivre ses efforts de médiation dans ce sens.
— Macky Sall (@Macky_Sall) May 30, 2022
Un jour plus tôt, le 29 mai, Sall avait appelé au dialogue entre Kigali et Kinshasa alors que les tensions s’intensifiaient entre les deux voisins suite à la résurgence de la rébellion du M23 dans l’est agité de la RD Congo.
La tension croissante entre l’armée de la RD Congo (FARDC) et les rebelles du M23 près de la frontière commune menace d’entraîner le Rwanda dans le conflit.
L’appel au dialogue du président de l’UA est venu après, entre autres, les récents bombardements transfrontaliers sur le territoire rwandais. Le 23 mai, des roquettes provenant du côté congolais de la frontière ont blessé plusieurs personnes dans au moins deux secteurs du district de Musanze, au Rwanda. L’armée congolaise et la milice terroriste FDLR, selon Kigali, ont également enlevé deux soldats rwandais qui patrouillaient le long de la frontière commune . Kigal a demandé aux autorités de la RD Congo de libérer les deux soldats rwandais.
Kigali a souligné qu’il n’avait pas l’intention d’être entraîné dans une affaire intra-congolaise , mais Kinshasa affirme que les rebelles du M23 sont soutenus par Kigali.
Alors qu’il participait à Malabo, en Guinée équatoriale, à un sommet extraordinaire sur la lutte contre le terrorisme et le changement anticonstitutionnel de gouvernement en Afrique, le Dr Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires étrangères, a appelé samedi 28 mai la RD Congo à observer le bon voisinage, à assumer à ses problèmes et éviter de porter le blâme là où il n’y en a pas.
Tout en répondant aux « accusations sans fondement » portées par Kinshasa contre le Rwanda, le Dr Biruta a déclaré qu’il existe plusieurs initiatives en place pour résoudre les problèmes existants, mais sans volonté politique, « nous resterons dans un cercle vicieux de conflits indésirables et destructeurs ».
A Malabo, le Dr Biruta a souligné que depuis près de 30 ans maintenant, il y a eu une collaboration constante entre les FARDC et le groupe armé rwandais FDLR basé dans l’est de la RDCongo.
Il est déplorable que les FDLR, « qui abritent un plan sinistre à long terme pour déstabiliser le Rwanda », aient été tolérées et préservées par la RD Congo, a-t-il dit.
« Au fil des ans, ils ont aseptisé ce groupe armé génocidaire, dans la mesure où les FDLR sont actuellement colocalisés et combattent aux côtés des FARDC », a déclaré le Dr Biruta.
« Le Rwanda tient à réitérer que les FDLR et ses divers groupes dissidents constituent une grave menace pour la sécurité, non seulement pour le Rwanda, mais pour toute la région.
Les FDLR comprennent les restes des auteurs du génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda. Après avoir tué plus d’un million de personnes il y a 28 ans, ils ont fui vers l’est de la RD Congo.
La CIRGL attend le rapport de la mission de vérification
Le 27 mai, le Secrétariat de la CIRGL s’est dit très préoccupé par les attaques des rebelles de l’ex-M23 contre les positions des FARDC soutenues par la MONUSCO dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu depuis le début de la semaine.
Le secrétariat du bloc a fermement condamné les attaques et a appelé les ex-rebelles du M23 à se conformer à la déclaration de Nairobi signée en décembre 2013 et à participer sans condition au processus politique initié par le conclave régional des chefs d’État sur la RD Congo à Nairobi, au Kenya. le 21 avril.
Tout en condamnant l’existence de tous les groupes armés opérant dans l’Est de la RD Congo, le Secrétariat de la Conférence « attend les conclusions du rapport du Mécanisme conjoint de vérification élargi (EJVM) qui a déployé une Équipe conjointe de vérification (JVT) sur le terrain » depuis le 24 mai. , afin de saisir les instances décisionnelles de la CIRGL.
Au cours du week-end dernier, le ministre rwandais des Affaires étrangères, le Dr Vincent Biruta, a réitéré l’engagement du Rwanda envers les initiatives régionales établies, y compris le Mécanisme conjoint de vérification élargi de la CIRGL et le processus de Nairobi dans le cadre de l’EAC. Le sommet de Nairobi a donné des directives claires sur la façon dont la question des groupes armés dans l’est de la RDCongo peut être résolue.
Le premier sommet, ou conclave, a eu lieu le 8 avril, après que Tshisekedi a signé le traité d’adhésion de son pays à l’EAC. Au cours du deuxième conclave, les présidents Tshisekedi, Evariste Ndayishimiye du Burundi, Kenyatta et YoweriMuseveni de l’Ouganda, et le Dr Biruta, ont convenu du déploiement d’une force régionale pour contenir les groupes armés en RD Congo.
À mi-parcours du dialogue intercongolais, des signes d’ optimisme se sont manifestés quant au fait que les plus de 30 groupes armés congolais participants étaient déterminés à trouver une solution durable.
Mais Kinshasa a déclaré samedi qu’il considérait le M23 comme un mouvement terroriste qui doit être traité comme tel et est donc exclu du processus de paix de Nairobi.
Biruta a déclaré que Kinshasa a fait preuve d’un manque de volonté politique pour se conformer globalement aux résolutions du Sommet de Nairobi. Au lieu de cela, a-t-il dit, ils se sont engagés avec ces groupes armés de manière sélective et n’ont pas tardé à blâmer le Rwanda, afin d’ignorer leurs obligations.