Selon une enquête menée mercredi à Goma, la capitale du Nord-Kivu (Est de la République démocratique du Congo), des femmes et jeunes filles déplacées sont exposées à une sexualité sans contrôle ou même à la prostitution pour assurer leur survie.
« Des femmes et des jeunes filles déplacées qui ont fui le conflit du M23, soutenu par le Rwanda, se voient exposées à une sexualité non maîtrisée et à la prostitution pour assurer leur subsistance et celle de leurs foyers. » Selon Claudine Serutoke Neema, coordinatrice de l’Organisation de défense des droits de la femme et de l’enfant (ODH), il existe des hommes irresponsables qui exploitent la vulnérabilité de ces femmes et filles affectées par le conflit pour les maltraiter financièrement.
Elle a condamné une méthode de survie basée sur le sexe qui paraît élire domicile dans plusieurs lieux et camps déplacés autour de Goma et dans la zone de Nyiragongo.
Elle a exprimé son indignation de constater que certaines filles déplacées du conflit ont été exploitées sexuellement pour 5 000 ou même 3 000 Francs congolais, uniquement pour obtenir des aliments pour leurs enfants.
Mme Claudine Serutoke Neema, en tant que coordinatrice de l’ASBL « Conseil pour la protection et la promotion de la femme et de l’enfant (CPPFE) », a mis en lumière les dangers considérables auxquels ces filles et femmes déplacées victimes du conflit armé exposent en raison des montants incalculables offerts par leurs partenaires occasionnels.
Elle a défendu la régulation de ces demandeurs d’aide pour les préserver des effets négatifs potentiels de ce comportement, incluant les grossesses non désirées et les maladies transmissibles par le sexe.
« L’approche consiste à occuper ces filles et femmes déplacées grâce à des activités qui génèrent des revenus (AGR). » Nous soutenons que le gouvernement et ses collaborateurs réfléchissent à la création de petits commerces pour les citoyens déplacés, afin qu’ils puissent se nourrir eux-mêmes. « Il y a des talents parmi ces individus, il est nécessaire de les occuper pour combattre ce type d’exploitation sexuelle », a mis en avant Mme Claudine Serutoke Neema.
L’exploitation sexuelle dans les camps et sites de déplacés de guerre a conduit à la formation précoce des filles déplacées en tant que mères, ce qui a contribué à la dégradation de leur vie dans ces camps.
ACP / CONGOACTU