Frontière naturelle entre les communes de Lingwala et de la Gombe, la rivière Gombe est présentement à la merci des immondices qui bouchent son lit, empêchant à l’eau de couler aisément sous le pont qui sépare les deux communes au niveau de l’avenue de Libération (ex-avenue du 24 novembre). Outre les ordures de ménages et des bouteilles en plastiques, on voit végéter des plantes sur les mottes de terre qui y ont élu domicile.
Si, côté Gombe, l’eau continue à couler aisément dans un lit aménagé et bien assaini, les passants sont surpris de voir des tas de déchets amoncelés sur la trajectoire dès l’entame de la commune de Lingwala, aux abords de l’avenue Kato. Insouciants, certains habitants des quartiers environnants déversent toutes sortes de détritus dans ce lit de rivière : vieux pneus, sachets, bouteilles en plastiques, résidus des repas, cartons, sceaux d’eau…
Ce milieu dégage, dès lors, des odeurs nauséabondes qui poussent certains riverains à se boucher le nez lorsqu’ils approchent les alentours. Malgré la pollution de l’atmosphère, ils semblent peu enclins à aménager le lieu. Bien au contraire, on a l’impression qu’ils se familiarisent avec ces immondices et leurs puanteurs.
Pire, des clients de gargotes environnants, communément appelés »malewa », ne trouvent aucun inconvénient de venir s’y restaurer. A longueur de journée, ils se relayent dans ces »nganda », terrasses, buvettes… sans le moindre gêne, emboîtés par quelques agents des magasins érigés dans les parages.
Quand les rivières se muent en dépotoirs
Bien entendu, dans un tel environnement insalubres, les souris et insectes y trouvent un lieu de prédilection. De même, des plantes voire des arbres y croissent à une vitesse vertigineuse. Pas étonnant d’y retrouver des papayers, des avocatiers… qui prospèrent, profitant du fumier ambiant.
« Ce spectacle nous scandalise. Nous avons du mal à voir nos rivières se muer en dépotoirs d’immondices en cette saison sèche. Qu’en sera-t-il à la saison des pluies ? La situation risque de s’empirer », se plaint une dame abordée sur l’avenue Kato.
« Nos activités sont, en effet, perturbées lorsque le ciel gronde et déverse des averses qui provoquent des inondations. Propulsées à la surface, les ordures trouvent sur leur parcours un boulevard viable qui les promène dans la ville », renchérit une vendeuse des grillades.
Déplorant l’absence criante des poubelles dans plusieurs coins de la commune de Lingwala, elle regrette l’indifférence des dirigeants politiques. « Nous vendons nos marchandises dans de mauvaises conditions. Nous sommes ainsi exposés chaque jour à des maladies, alors que beaucoup d’autorités passent sur cette route, sans penser à assainir notre environnement », martèle-t-elle.