La démocratie en République démocratique du Congo demeure en danger. Alors que les joutes électorales sont peu à peu loin derrière les Congolais, les opposants continuent de faire face aux méthodes-gendarme instaurées par le régime de Kinshasa.
Et, l’un de ceux qui en paient le plus le prix est Moïse Katumbi, cet ex-gouverneur qui a été le principal challenger de Félix Tshisekedi lors de la dernière présidentielle.
En effet, au moment même où la CAN se tenait en Côte d’Ivoire, le gouvernement congolais avait interdit à cet opposant de quitter le pays à bord de son jet privé. Le président d’Ensemble pour la République avait dû être contraint d’emprunter un vol régulier alors qu’il est entièrement en règle avec l’Etat congolais.
La Coupe d’Afrique des Nations finie, l’opposant qui se prépare à rentrer au pays se voit interdit par l’Agence nationale des renseignements (ANR).
C’est ce qu’indique et fustige son porte-parole Olivier Kamitatu qui le relaie sur sa page X. Il regrette que cela vise un Congolais dans son pays alors qu’à l’étranger, Moïse est libre de circuler à bord de son jet.
« À l’issue de la CAN2024 , l’ANR empêche Moise Katumbi de rentrer dans son pays. Alors que tous les pays africains lui ont accordé les droits de survol, les services congolais refusent à son avion l’autorisation d’atterrissage à Lubumbashi. Le président d’Ensemble est toujours bloqué à l’aéroport d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Où va la RDCongo », s’interroge Kamitatu.
Depuis que Moïse Katumbi a quitté l’Union sacrée puis s’est présenté comme concurrent de Félix Tshisekedi à la présidentielle, il est ciblé par les partisans du pouvoir en place.
D’ailleurs, au cours de la dernière campagne électorale, Félix Tshisekedi et Jean-Pierre Bemba, y compris leurs partisans, ont inventé et développé un discours tout à fait hostile qui ralliait Katumbi au M23 et au Rwanda.
Un discours propagandiste développé sans aucune preuve. Ce qui a d’ailleurs mis en mal le tissu social qui lie les Congolais.
Stéphane Joël Kande