L’impérialisme est un mot sur beaucoup de lèvres ces jours-ci. Les Ukrainiens l’utilisent pour dénoncer une invasion qui, selon eux, rappelle l’époque de la Russie tsariste, tandis que Vladimir Poutine l’utilise pour rallier des soutiens contre les États-Unis et ses alliés. Au cours de la semaine prochaine, l’un des exemples les plus sombres de l’impérialisme est à l’honneur alors que le roi de Belgique entame une tournée en RD Congo.
Quels mots le roi Philippe doit-il employer pour évoquer ce qui n’était pas à l’origine une colonie mais la propriété personnelle de son ancêtre le roi Léopold II ? Six décennies après l’indépendance, quel accueil recevra-t-il de la part des Congolais ?
Dans les annales de l’impérialisme, la ruée expansionniste pour le pouvoir et la richesse au Congo apparaît comme une histoire particulièrement sombre. Que pouvons-nous apprendre du massacre et de l’asservissement au XIXe siècle d’une terre 77 fois plus grande que la Belgique ? Comment l’extraction impitoyable du caoutchouc et du bois à l’époque éclaire-t-elle la ruée d’aujourd’hui vers les matières premières de l’ère de l’information : les métaux précieux comme le cobalt, extraits essentiellement en RD Congo ?
Plus largement, comment aborder le passé pour informer le présent, que ce soit la France en Algérie, la Grande-Bretagne au Kenya ou la Belgique en RD Congo ?